mercredi 9 septembre 2020

Qui suis-je vraiment?

 

Ne sachant pas.
Étant Témoin
Prenant part.

Ne sachant pas, souffle après souffle, j’entre dans le mystère de la vie sans idée fixe de oui ou de non, ceci ou cela. Qui suis-je vraiment? Je rencontre mon sens du moi et mon identité en tant que possibilité. C’est ce qui se passe en ce moment, n’ayant rien à voir avec ce qu’on m’a dit ou avec ce que j’ai pensé jusqu’à présent.

Librement, je peux me reposer dans le nuage de l’inconnaissance. Ici tout est possible. Notre perspective n’a aucun point, mais tous les points; pas de «voie», mais toutes les voies. Nous ne sommes pas lié·e·s par nos vieilles idées du moi. Lorsque nous abordons la vie de cette position, nous abandonnons tout ce que nous savons et nous sommes souvent surpris·es de trouver une nouvelle réalité vibrante. Puis-je, à chaque instant, laisser  la possibilité de ce qui est maintenant émerger ?  pas hier ou demain?

Peacemaker zen par Roshi Pat Enkyo O’hara est abbesse du Village Zendo à New York   

mercredi 29 juillet 2020

Témoignage d'EVEIL GERTA ITAL

Pour moi ce furent les paroles : « Il n’y a pas d’intérieur. Il n’y a pas d’extérieur » qui permirent d’abattre les barrières ébranlées depuis longtemps.
Pendant la nuit, je continuai de méditer sur ces paroles et c’est alors que cela se produisit : Il n’y avait plus de kôan, plus de différences, même le moi n’existait plus. Il n’y avait que l’Un. Après avoir dormi trois heures à peine, je me remis de très bonne heure au zazen et l’expérience de la nuit se reproduisit. J’atteignis plus rapidement qu’auparavant la profondeur du samadhi, mais ensuite il s’étendit à l’infini. Pendant que j’écris cela, je me pose la question : l’expression « à l’infini » est-elle bien celle qui convient ? Oui et non. Non, surtout parce que ce mot signifie pour nous une chose, même si cette chose est indéfinie. Mais cela ne convient pas. En ce qui me concerne, cela ne se manifesta pas comme une vision. Ce n’était pas non plus un ravissement. Si je tente d’exprimer ce que je ressentais, en toute simplicité et sans fioritures, je ne peux que dire : il n’y avait plus rien et moi aussi je n’étais plus rien.

Mais ce néant n’était qu’un néant apparent. C’était la vie elle-même. Et cette vie m’absorbait. Cette vie était le Tout dans l’Un. Mais la participation à ce « Tout en Un » est justement ce qu’on ne peut décrire, ce qui se refuse à être exprimé en paroles. Rien (ce qu’on en dirait ne peut convenir, car même l’expression que j’avais employée auparavant, « béatitude pleine de paix, qui serait peut-être la plus adéquate, ne permet de rendre qu’une partie du tout. Mais comment pourrait-on décrire en paroles l’Être sans forme, l’Être en tant qu’état, la Vie en tant que vie en soi, trouver les mots susceptibles non seulement de désigner, mais aussi d’exprimer l’Être lui-même ? Ce n’est pas possible et j’échoue dans cette entreprise, comme d’autres ont échoué avant moi.

Gerta Ital Temoignages d'Eveil 

vendredi 10 juillet 2020

Chanter des noms oubliés


Pendant des siècles, la pratique de la récitation et l’étude de leurs ancêtres masculins a été un aspect important du Zen. Les disciples occidentaux ont emboîté le pas, en chantant les noms historiques des ancêtres masculins dans de nombreuses cérémonies, du service du matin à l’ordination des prêtres et des laïcs, et plus particulièrement durant les cérémonies de transmission du dharma, quand un enseignant accorde à un disciple le droit d’enseigner et de transmettre à son tour. En reconnaissant et en se connectant à nos ancêtres historiques dans le Zen, nous célébrons l’intimité, la continuité et l’authenticité de la pratique. Cette lignée, ou arbre familial, permet de connecter les pratiquants zen à des enseignements essentiels à travers la connaissance des noms réels et des histoires d’enseignants inspirants.
À un niveau plus profond, nous permettons à leurs enseignements d’avoir une influence sur notre vie quotidienne. Et au niveau le plus profond, nous faisons l’expérience de l’amour et de l’énergie de ces ancêtres qui nous soutiennent quand nous pratiquons.

Identifier les ancêtres féminins est nouveau dans le Zen et, je le crois, indispensable au plein épanouissement du Zen en Occident. Les femmes représentent aujourd’hui près de la moitié de tous les enseignants dans le bouddhisme occidental, et la reconnaissance des ancêtres féminins est une étape essentielle en vue d’ancrer plus pleinement le bouddhisme dans la réalité de la vie occidentale.

Grace Schireson Source Buddhadharma spring 2014 – traduction Bouddhisme au féminin

 Voir en français l’ouvrage de François Dosan Loiseau : Les Matriarches du zen