dimanche 25 février 2018

L'illumination par Joan Sutherland Roshi (Extraits)

Pour beaucoup d’entre nous, l’illumination est un objectif inspirant, mais lointain. Y a-t-il différents degrés d’illumination ? le Théravada distingue quatre degrés de réalisation spirituelle (le sotapanna, le sakadagami, l’anagami, l’arahanta), le Zen dénombre quatre degrés de « Kensho » (illumination) .






 Joan Sutherland, maitre dans la tradition du Zen, explore ce qu’est l’illumination et ce qu’elle n’est pas, et comment nous pouvons en faire l’expérience dans notre vie quotidienne. 

Au cœur même du bouddhisme se trouve la promesse de l’illumination. C’est la flamme lumineuse qui éclaire le dharma, et la riche variété des pratiques développées dans les traditions qui composent le bouddhisme sont toutes d’une manière ou d’une autre au service de cette promesse. Pendant des millénaires, en réponse aux luttes et aux chagrins de la vie sur cette planète, et en l’honneur de la beauté à couper le souffle de la vie sur cette planète, des gens ont passé cette flamme de main en main, s’encourageant mutuellement à participer à l’éveil – d’une lenteur désespérante et incroyablement fragile – de notre monde dans son ensemble.

En Occident, l’idée de l’illumination s’est un peu détériorée, en partie parce que l’intensité de nos désirs nous rend si vulnérables à la déception. Certains d’entre nous n’y croient plus, ou pensent que c’est un domaine réservé à quelques personnes spéciales seulement. Certains d’entre nous l’ont interprété faussement comme un projet d’amélioration du moi, et ont donc manqué son pouvoir non seulement d’amélioration, mais aussi de transformation. Qu’advient-il lorsque nous lâchons nos projections concernant l’illumination? Pouvons-nous trouver le lieu où la sagesse née de plusieurs générations d’expérience nous rencontre là où nous, chacun de nous, vivons réellement? Et pourrions-nous prendre le risque d’une pratique au jour le jour de l’illumination?

 Voici le récit transmis avec la flamme : L’illumination est notre vraie nature et notre foyer intérieur, mais les complications de la vie humaine nous la font oublier. Cet oubli est vécu comme un exil, et nous créons des structures complexes d’habitudes, de convictions et toute une stratégie pour se défendre contre cette solitude. Mais cette condition n’est pas désespérée, il est possible de démanteler ces structures afin que nous puissions revenir d’un exil qui a toujours été illusoire vers un foyer qui a toujours été là, juste sous nos pieds. Pour beaucoup d’entre nous, il y a quelque chose qui nous pousse et quelque chose qui nous attire. Nous sommes poussés par notre propre souffrance et par la souffrance que nous voyons dans le monde qui nous entoure, nous sommes attirés par l’intuition qu’il y a quelque chose de plus grand et de plus vrai que nos façons égotiques ordinaires de vivre la vie. Voici une tradition qui dit que, oui, nous comprenons cela, et il y a des moyens de faire de cette intuition pas simplement une question de hasard, mais quelque chose d’immédiatement et de systématiquement présent. C’est possible de nous rendre disponible, à toutes les heures de la journée, à la grâce à laquelle nous aspirons, et de répandre cette grâce sur le monde qui nous entoure.

Source :  Bouddhisme au féminin, extraits, voir l'article complet sur le site du magazine dans les thèmes des numéros précédents 

Joan Sutherland, Roshi est une enseignante dans la tradition du koan zen et la fondatrice du centre » Awakened Life » à Santa Fe, Nouveau-Mexique. Elle est aussi une traductrice de textes chinois et japonais et collabore actuellement à une nouvelle traduction du recueil de Koan : La porte sans porte. Source : Buddhadharma printemps 2013 (extraits) –

Traduction Bouddhisme au féminin 

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