dimanche 27 novembre 2011

Les Grandes Voyageuses - 5 - Elles ont conquis le monde



Les Grandes Aventurières 1850-1950 :
Elles ont conquis le monde  
, Alexandra Lapierre, Christel Mouchard
Format : 20 x 26 cm
Nb de pages : 237
Date de parution : 2007

L'obéissance, c'est la mort !
En commençant par ces mots son premier livre, qu'elle intitule Pour la vie* Àlexandra David-Néel a déjà tout dit. Avec cet aphorisme, elle conteste les idées reçues, lie l'aventure et l'écriture, éclaire la genèse de son propre cheminement et    raconte d'un trait toute l'histoire des Grandes Aventurières.
Leur curiosité du monde et la quête de leur propre vérité passent par ce courage-là : celui de désobéir.
Qu'est-ce que l'Aventure au féminin ?

Si parler d'aventure, c'est parler d'hommes et de femmes mus par la passion des confins, le mot Aventurière lui, n'évoque ni le départ, ni l'éloignement, ni le voyage. Plutôt l'ambition, l'intrigue et l'amour vénal. Même au xxe siècle, quand l’« aventure » prend le sens que lui donne Malraux - aller plus loin -, les aventurières ne sont pas « celles qui s'avancent dans l'inconnu ». Il faut leur adjoindre un qualificatif pour qu'elles se distinguent de la cohorte des espionnes et des courtisanes : les Grandes Aventurières - Mais, peine perdue, Malraux plaisante : « Les hommes ont les voyages, les femmes ont des amants ! »

Aux hommes, donc, la conquête des terres, aux femmes la conquête des hommes ;
Comment pourrait-il en être autrement ?

Depuis la nuit des temps, jusqu'au XXe siècle dans les pays latins du sud de l'Europe, les femmes appartiennent stricto sensu aux mâles de leur famille. Elles appartiennent légalement à leur père quand elles sont vierges, à leur époux quand elles sont mariées, à leurs fils quand elles sont veuves.
Considérée comme mineure à vie, une jeune fille, une femme ne peut signer un contrat, accroître ou vendre un bien, voyager, subsister, sans l'assentiment des hommes. Contester cette loi signifierait prendre tous les risques et, notamment, le risque de perdre l'essentiel : sa place dans l'univers, son époux, ses enfants, sa vie familiale, sociale ou professionnelle. « Mais de quelle vie me parlez-vous ? » s'insurge l'exploratrice Freya Stark, la femme qui découvrit, en solitaire, la vallée des Assassins au cœur de l'Iran en 1930. « Il ne peut y avoir de vie, de vraie vie, quand les choses en lesquelles nous croyons sont différentes de celles que nous faisons. »

En quoi croyait Freya Stark ? Qu'était-ce donc pour elle que cette vraie vie, la seule qui vaille la peine d'être vécue ?

« Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre », répond dans un écho douloureux l'écrivaine voyageuse Anne=marie Schwarzenbach, « ni de réussir pour persévérer. » « J'aime cette vie sauvage », achève Odette du Puigaudeau, traversant pieds nus le désert de Mauritanie, cette vie « où je ne me sens ni homme ni femme, mais un être humain qui se tient debout sur ses jambes, »

Quels liens unissent ces trois pionnières du xx' siècle à toutes les défricheuses de voies nouvelles ? La curiosité, sans aucun doute. Le sentiment de ne pas appartenir à la société qui les entoure ? Certainement ! Une soif de vérité inextinguible. Et la peur - Oui, l'immense crainte de ne jamais pouvoir se réaliser. Elles partagent le même besoin de se distinguer, le même orgueil incommensurable, la même solitude...

Mais quels rapports entre Karen Blixen, l'auteure de La Ferme africaine, et Catalina de Erauso, la nonne soldat guerroyant en Espagne au temps du Siècle d'or ? Entre Alexine Tinne, la flamboyante aristocrate hollandaise, campant parmi ses serviteurs et ses chameaux dans les déserts d'Egypte, et Margaret Fountaine, la vieille demoiselle chassant le papillon en Amazonie ? À travers l'espace et le temps, qu'ont-elles de commun, toutes ces femmes aux personnalités si différentes ? Sinon ce talent-là : savoir reconnaître ce qui les appelle et soutenir leur passion. Ne laisser personne - aucun être, aucune idée, aucune peur - les détourner de l'essentiel et conduire leur âme à la famine. Oser.

Karen Blixen, Freya Stark, Alexine Tinne, Margaret Fountaine, et toutes celles que vous allez découvrir dans cet ouvrage ont voulu vivre debout. Telles furent leur force et leur particularité.

Mais pour conquérir cette liberté de cœur et d'esprit qui va les mener au bout du monde, pour construire leur invraisemblable autonomie, toutes - même les plus conventionnelles, même les plus sages et les plus dévotes -, toutes ont d'abord dû dire NON.

Alexandra Lapierre

                                     

lundi 21 novembre 2011

Les Grandes Voyageuses - 4 - La Force de la passion



Maria Sibylla Merian (1647-1717) était une naturaliste et une artiste-peintre. Elle mit son talent de dessinatrice, acquis au sein d’une famille d’éditeurs et d’illustrateurs célèbres, au service des observations naturalistes très détaillées qu’elle conduisit notamment sur la métamorphose des papillons.


Elle vécut entre l’Allemagne et les Pays-Bas et fit un grand voyage exploratoire au Surinam qui lui procura la matière de son ouvrage le plus important et le plus célèbre sur les métamorphoses des insectes.


Longtemps méconnue, elle est aujourd’hui considérée, en raison de la qualité de son œuvre artistique et scientifique, comme une importante figure de l’histoire naturelle de son époque.


En 1665, âgée de 18 ans, Anna Maria épouse le peintre spécialisé en architecture Johann Andreas Graff. Elle commence alors à étudier plus systématiquement les papillons et notamment leur cycle de vie, elle s'attache à décrire les chenilles comme les chrysalides et les adultes.


En 1685, Anna Maria se sépare de son mari, part avec ses deux filles chez son beau-frère dans le château de Waltha. En 1690, elle demande son divorce auprès des autorités de Francfort. Elle gagne sa vie en réalisant des illustrations.


C'est durant son séjour au château Waltha et grâce aux collections de ses amis que Merian découvre les papillons du Surinam. En juillet 1699, à 52 ans, elle décide de partir avec sa plus jeune fille, dans ce pays pour y étudier la faune et la flore tropicale sud-américaine. L'une des raisons de son départ est son besoin d'observer les papillons vivants car, bien sûr, les animaux qu'elles observent dans les collections sont naturalisés.


Pour son voyage, elle reçoit une bourse d'étude de la ville d'Amsterdam. Elle vend aussi ses collections d'insectes et ses peintures, elle lance aussi une souscription pour l'ouvrage qu'elle souhaite réaliser à l'issue de son voyage.. Anna Maria décrit tout ce qu'elle découvre sur la métamorphose des insectes tropicaux et réalise un grand nombre de dessins et d'aquarelles. Ayant contracté le paludisme – « J'ai presque payé [ces insectes] de ma vie »Anna Maria est contrainte d'interrompre son voyage et de rentrer aux Pays-Bas en 1701.


À une époque où les femmes étaient exclues des sciences comme des voyages scientifiques, Anna Maria Sibylla Merian est un cas unique d'une femme naturaliste, il faudra attendre la fin du XIX siècle pour que son exemple ne reste plus isolé.
Source : Wikipédia



Lady Mary Wortley Montagu (1689 - 1762), est une écrivaine britannique.
Grande voyageuse, elle fut sans doute l’une des plus grandes épistolières du XVIIIe siècle. Sa correspondance, admirablement traduite en français, restitue la femme de cœur, d’esprit, observatrice passionnée de son temps.


Mary Pierrepont était la fille aînée du Duc de Kingston. Enfant précoce, elle apprit seule le latin et le grec ancien.


Fortune, noblesse, beauté, intelligence : tout cela Lady Mary Wortley Montagu le reçut à la naissance. Elle avait tout pour jouer le rôle décoratif dans lequel les mœurs de l’Angleterre du XVIIIe siècle confinaient une femme de son rang. Très tôt elle en décide autrement. Elle est une révoltée, mais d’une révolte toute intérieure. Une éducation, une culture exceptionnelles, (...) lui ont fait maîtriser d’innombrables connaissances, linguistiques, scientifique, littéraire, politiques. Mais elle porte sur cette maîtrise un regard froid. [Elle donne d’ailleurs] pour l’éducation de sa petite fille ce conseil qui pourrait être toute la maxime de sa vie : “Cacher le savoir qu’elle aura acquis avec autant de soin qu’elle en mettrait à camoufler une difformité ou une boiterie”, car “Les hommes s’imaginent que cultiver notre esprit ne nous servirait qu’à trouver de nouveaux moyens de les tromper.”


En 1712, elle épouse Edward Wortley Montagu, comte of Sandwich. Il fut nommé ambassadeur à Constantinople en 1716. Elle décida de l'accompagner. Cette décision surprit son entourage : à cette époque, aucune épouse n’accompagnait son époux lors d'une mission diplomatique. Ils passèrent par Rotterdam, l'Allemagne, Vienne puis Andrinople pour enfin atteindre Istanbul, un an après être partis de Londres. Ils séjournèrent à Péra pendant 18 mois.


Elle finira par être connue comme une des plus grandes épistolières de son temps (supérieure à Madame de Sévigné, dira Voltaire).


Par ailleurs, Lady Wortley Montagu découvrit lors de ce séjour la technique ottomane de l'inoculation contre la variole, l'ancêtre de la vaccination mise au point soixante ans plus tard par Edward Jenner. Elle accepta de faire inoculer son fils puis, de retour à Londres, elle demanda l'inoculation de sa fille. Elle joua ainsi un rôle important dans la lutte contre la variole et le développement de la vaccine.


Source : Wikipédia et le Monde



Ida Laura Pfeiffer (1797-1858) est une voyageuse et exploratrice autrichienne, commençant à voyager à 45 ans, elle va, en 16 ans, accomplir cinq voyages, dont deux tours du monde. Les récits de ses voyages ont été publiés, depuis le premier jour de son départ pour la Terre sainte en 1842, jusqu'au dernier jour de son aventure malgache en 1858. Voyageant seule et sans moyens financiers, elle a rapporté de ses périples des spécimens de plantes, d'insectes et de papillons qui ont trouvé place dans les collections des musées de Vienne. Reconnue par la communauté scientifique, elle était membre des Sociétés de géographie de Berlin et de Paris.


En 1820, elle épouse le docteur Pfeiffer, un juriste de Lemberg (Lviv). Son mari est de vingt-quatre ans son aîné. La situation matérielle du couple devient très difficile quand l'avocat Anton Pfeiffer perd sa clientèle, Mme Pfeiffer fait face à ces difficultés et assume l'éducation de ses deux fils. En 1833, laissant Anton Pfeiffer à Lviv, elle revient à Vienne avec ses fils.


A 45 ans, Ida Pfeiffer se lance en 1842 dans son premier voyage en Terre sainte.


Elle va faire son premier tour du monde en 1846. Elle part au Brésil avec l'intention cachée de faire le tour du monde par le cap Horn. De septembre à décembre 1846, elle est à Rio de Janeiro avec le comte Berchtold. Elle rencontre à Nova Friburgo le naturaliste Carl Heinrich Beske et visite des Amérindiens Puris. Passant le cap Horn le 7 février 1847, elle prend, après un court séjour au Chili, à Valparaíso, un bateau pour la Chine. Elle fait escale à Tahiti, elle débarque en Chine, à Macao, puis Hong Kong et Canton où elle séjourne du 12 juillet au 20 août 1847. On la trouve à Singapour puis à Madras en septembre et octobre 1847. Partie de Calcutta en décembre 1847, elle entreprend un vaste périple dans le nord de l'Inde. Elle retrouve Istambul le 7 octobre 1848.elle choisit d'écourter son séjour en Grèce pour rentrer à Vienne.


En 1851, elle entreprend un second tour du monde par le cap de Bonne-Espérance. Partie de Grande-Bretagne elle séjourne du 11 août au 25 septembre 1851, en Afrique du Sud, au Cap, mais renonce, pour des raisons financières, à explorer l’intérieur du continent. Après un séjour à Singapour, elle se rend dans l’archipel malais et passe huit mois dans les îles de la Sonde et des Moluques. Partie de Koching, alors dans le Sarawak, territoire du Rajah blanc, James Brooke, au nord-ouest de Bornéo, en décembre 1851, elle traverse seule avec une petite escorte, le pays des Dayaks. Elle effectue ce périple en bateau et à pied et visite des villages dayaks insoumis. Elle rejoint la côte ouest à Pontianak au mois de février 1852. Elle est de retour en Autriche en juillet 1855.
Son ultime voyage en 1856 a pour but Madagascar. Elle revient à Vienne le 15 septembre, pour y mourir le 27 octobre 1858.


Source : Wikipédia

mardi 15 novembre 2011

Les Grandes Voyageuses - 3- Isabelle Eberhardt- En quete de l’Islam


samedi 5 novembre 2011

Les Grandes Voyageuses - 2 – Ella Maillart- En quete de la sagesse hindoue


Ella Maillart (1903-1997)  est une voyageuse, écrivaine et photographe suisse.


Fille d'un commerçant genevois libéral et d'une mère danoise sportive, Ella Maillart passe sa jeunesse au bord du lac Léman. Attirée dès son jeune âge par le sport et le dépassement de soi-même, elle fonde à 16 ans le premier club féminin de hockey sur terre en Suisse romande. Elle barre un monotype national pour la Suisse aux régates olympiques de 1924, seule femme et la plus jeune de la compétition. Membre de l'équipe suisse de ski, elle défend, de 1931 à 1934, les couleurs de la Suisse aux quatre premiers championnats du monde de ski alpin mais, attirée par le cinéma russe, elle part à Moscou pour faire un reportage dont elle tirera son premier livre : Parmi la jeunesse russe.

Après un premier séjour à Moscou et la traversée du Caucase en 1930, elle parcourt l'Asie centrale russe en 1932. En 1934, le Petit Parisien l'envoie au Mandchoukuo. Elle y rencontre Peter Fleming, et se lance avec lui, en février 1935, dans un périple de six mille kilomètres, de Pékin jusqu'à Srinagar, qui va durer sept mois. En 1937 elle traverse l'Inde, l'Afghanistan, l'Iran et la Turquie pour faire des reportages, puis en 1939, elle part dans une Ford, de Genève à Kaboul. Elle passera cinq ans dans le sud de l'Inde (1940 à 1945) auprès de maîtres de sagesse.

Contemporaine d'Alexandra David-Neel, Ella Maillart avait de nombreux points communs avec elle. Habitée elle aussi par une quête intérieure, ce n'est pas le bouddhisme qui l'appellera, mais le cheminement direct - au delà de toute tradition et de toute lignée - qui caractérisait le grand sage indien Ramana Maharshi.

Pendant un demi-siècle, la navigatrice olympique, la championne des neiges, l'aventurière du Sinkiang fut en butte à un malentendu. Depuis son retour en Suisse, cette femme était à l'affût d'une sagesse. « Le passé est mort, disait-elle, seul l'instant présent est réel ! ». Mais on lui demandait de raconter ses exploits lointains, la jeunesse russe de 1930, le désert de Tsaïdam. Il est vrai que ces récits-là, ses livres réédités en Suisse dès 1982, puis à Paris quand les Français s'entichèrent de littérature nomade, restèrent les instruments de sa réputation et sa source de revenus. Elle vieillissait pauvrement, Ella. Riche, disait-elle, « de tout ce dont j'ai appris à me passer ».

Il rayonnait de sa personne une confiance métaphysique. Lorsque appuyée sur ses deux cannes, elle perçut qu'elle ne pourrait plus vivre seule, une volonté où se mêlait son propre être et une force d'ailleurs plaça sur son chemin une femme écrivain, dès lors cuisinière, jardinière, infirmière, confidente : Anne Deriaz, témoin. «Ma troisième canne », riait Ella.
Source : Bouddhisme au Feminin